Cher François, portais-tu ton prénom ou est-ce lui qui te portait ?
Ta franchise… tu avais un talent inné pour mettre le doigt là où ça piquait
Durant tes cours, ma première réaction était la révolte, qu’est-ce-que j’ai pu m’énerver !
Mais malgré cela je notais tout et par la suite je le travaillais
Grâce à nous, qu’est-ce-que j’ai pu progresser !
Tant dans le pire que dans le meilleur, merci pour le miroir que tu as été
A l’instant où j’ai appris ton départ, en 1 seconde, seul le bon m’est resté
Et du bon, qu’est-ce qu’il y en avait !
Le jour de réunion pour te dire aurevoir était ensoleillé
Tout le monde riait plus qu'il ne pleurait
De clair vêtus, nous t'avons fêté
C'est sans doute ça de laisser partir quelqu'un en "bonne santé"
La situation était aussi horrible qu'elle était de toute beauté
De tes pinceaux j'ai même hérité, j'en étais autant surprise qu'honorée
Que ce soit de connaissances, de sagesse ou de kiné
Avec tous les outils que tu m'as transmis je vais peindre des toiles colorées
Jusqu’au bout, la classe tu nous auras donné
La vente de la maison, le tri de tes affaires, l’école, tu as tout si bien organisé
Tu savais que tu allais déménager, ton intuition ne t’avait pas trompé
Seule la vraie destination a été masquée, pour que tu gardes le courage d’avancer
Tu te réjouissais d’emménager dans la maison de Manuella, la *débridée »
Tu disais vouloir vite tout terminer, pour enfin te reposer
J’espère que tu le fais
Mais te connaissant, tu cherches sans doute des réponses sur certains sujets
Alors, la question fondamentale qui nous séparait
Une ou plusieurs vies ? Fais-moi un signe, je le comprendrai
A l’instant où j’écris ces derniers mots, je crois que la réponse m’est soufflée
Peut-être avions-nous la même vérité mais différentes manières de l’exprimer
Une seule vie, une éternité
Découpée en plusieurs saisons, en plusieurs journées
Dans l’éternel instant présent, tout ne fait qu’un, plus de dualité
L’unité, la simplicité, le langage de l’amour a déjà gagné
Sur terre ou non, il est temps de nous re-poser dans la paix
80 ans, le 8, le chiffre de l'infini, tout ne fait que continuer
Bonne route sur ton chemin, où qu’il t’emmène, et qui sait…
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