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Photo du rédacteurAlexandra Blondel

Franc Soi

Cher François, portais-tu ton prénom ou est-ce lui qui te portait ?

Ta franchise… tu avais un talent inné pour mettre le doigt là où ça piquait

Durant tes cours, ma première réaction était la révolte, qu’est-ce-que j’ai pu m’énerver !

Mais malgré cela je notais tout et par la suite je le travaillais

Grâce à nous, qu’est-ce-que j’ai pu progresser !

Tant dans le pire que dans le meilleur, merci pour le miroir que tu as été

A l’instant où j’ai appris ton départ, en 1 seconde, seul le bon m’est resté

Et du bon, qu’est-ce qu’il y en avait !


Le jour de réunion pour te dire aurevoir était ensoleillé

Tout le monde riait plus qu'il ne pleurait

De clair vêtus, nous t'avons fêté

C'est sans doute ça de laisser partir quelqu'un en "bonne santé"

La situation était aussi horrible qu'elle était de toute beauté

De tes pinceaux j'ai même hérité, j'en étais autant surprise qu'honorée

Que ce soit de connaissances, de sagesse ou de kiné

Avec tous les outils que tu m'as transmis je vais peindre des toiles colorées

Jusqu’au bout, la classe tu nous auras donné

La vente de la maison, le tri de tes affaires, l’école, tu as tout si bien organisé

Tu savais que tu allais déménager, ton intuition ne t’avait pas trompé

Seule la vraie destination a été masquée, pour que tu gardes le courage d’avancer

Tu te réjouissais d’emménager dans la maison de Manuella, la *débridée »

Tu disais vouloir vite tout terminer, pour enfin te reposer

J’espère que tu le fais

Mais te connaissant, tu cherches sans doute des réponses sur certains sujets

Alors, la question fondamentale qui nous séparait

Une ou plusieurs vies ? Fais-moi un signe, je le comprendrai

A l’instant où j’écris ces derniers mots, je crois que la réponse m’est soufflée

Peut-être avions-nous la même vérité mais différentes manières de l’exprimer

Une seule vie, une éternité

Découpée en plusieurs saisons, en plusieurs journées

Dans l’éternel instant présent, tout ne fait qu’un, plus de dualité

L’unité, la simplicité, le langage de l’amour a déjà gagné

Sur terre ou non, il est temps de nous re-poser dans la paix


80 ans, le 8, le chiffre de l'infini, tout ne fait que continuer

Bonne route sur ton chemin, où qu’il t’emmène, et qui sait…




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